Sabina raconte :  A 6h30 le réveil sonne dans le dortoir n°3 du refuge des Drayères. On s’extirpe du lit et on échange les impressions sur cette première nuit: trop chaud, trop de ronfleurs, trop de bruits…Mais un bon petit-déjeuner nous remet d’aplomb, puis tout le monde s’affaire dans les rituels du matin : on brosse les dents, on prépare le sac (minutieux triage de ce qu’on va emmener pour la journée pour limiter le poids : Stéphane laisse au refuge quelques-unes de ses précieuses pommes, Gordon se sépare de ses jeans bien-aimés…), on met les chaussures, les peaux, on se tartine de crème et enfin à 7h45 on est prêts pour partir. Bon bref, ce n’est pas vraiment un temps record mais ce n’est que le premier matin, le troisième on aura fait des progrès !

Allez, la première pente derrière le refuge nous attend : Stéphane prend la tête  du groupe et fonce d’un pas assuré vers le fond du vallon, les autres suivent pendant que le vent nous fouette énergiquement…Pour aujourd’hui on ne va pas quitter le gore tex !

Après une pause grignotage, Fabien resserre les files et reprend la tête du peloton ; en moins de deux on est au col des Muandes d’où on aperçoit notre objectif de la journée, le mont Thabor. Mais hélas, il est encore bien loin et une traversée délicate qui coupe des pentes raides nous attend.  On enlève les peaux, on prend de la distance, on traverse et nous voilà arrivés au col de Valmeinier. Encore une petite descente et on repeaute pour  affronter la dernière pente avant le sommet, elle est bien raide mais la vue de la chapelle nous redonne de l’élan et à midi nous voilà souriants, quoique un peu frigorifiés, occupés dans la traditionnelle séance photos.

Après une visite rapide de la chapelle, on décide de redescendre, il fait trop froid pour piqueniquer au sommet. La descente est un vrai régal : le soleil a bien fait son travail, la neige est une douce moquette.

Dernière difficulté de la journée, on refait en sens inverse la longue traversée qui relie le col de Valmeinier au col des Muandes. On se lance vaillamment dans la longue diagonale, encore un petit effort  et nous voilà sortis d’affaire. Une longue et agréable descente vers le refuge conclue la sortie et nous met en appétit.

De retour au refuge des Drayères, on fait honneur à une bonne omelette et l’après-midi passe dans la bonne humeur en discutant de l’itinéraire du lendemain. Selon le gardien la montée versant nord de la pointe des Cerces ne se présente pas dans des conditions optimales : carte à la main, on change de plan : pour la troisième journée ce sera la traversée du col de la Tempête suivie de la montée au Pic du Lac Blanc.

Un dernier hors programme vient animer notre soirée : le gardien s’est blessé, heureusement de façon pas grave, en faisant une chute dans un couloir au-dessus du refuge. Pendant le dîner, le PGHM débarque en hélico et embarque le gardien pour l’emmener à l’hôpital. Sa femme le suit et du coup tout le monde est embauché pour ranger et faire la vaisselle après le repas…Bon, à vrai dire ce sont les garçons à s’affairer dans la cuisine, les filles restent tranquillement à regarder les pieds sous la table, merci les garçons !