Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Emparis ne nous a pas été servi sur un plateau ! Le GR54 semblait déneigé depuis le parking mais le traître avait couvert ses pentes les plus cachées et exposées d'une neige dure et compacte, peu propices à la traversée en raquettes. Un piolet et des crampons auraient été salvateurs mais ils dormaient au fond de l'armoire. Demi-tour donc pour l'option B : la route par la face sud. Quel grip sur cet asphalte sec ! Pour retrouver les éléments naturels, nous avons terminé la montée sur la crête. Et la encore, des pentes de neige dure nous ont obligés à du "dry touffing" en raquettes. Aussi peu commode que la traversée d'un ébouli en palmes, je doute que cette activité dépasse le stade de la confidentialité. Puis finalement, la récompense ! Cette immensité blanche, dépassant notre champ de vision naturel, s'étale sur l'horizon. La Meije et le Râteau surveillent cet immobilisme. Comment ne pas avoir envie de plonger dans ces grands espaces qui s'ouvrent à nous ? Et c'est d'envie plus que de raison que nous avançons jusqu'à la Cabanote avec son panorama sur le Pic du Mas de la Grave. La raison ? C'est celle implacable du temps qui passe. Car la luminosité baisse et notre altitude avec. Bien synchronisés, nous arrivons finalement au parking à la tombée de la nuit, non sans quelques derniers obstacles à franchir avec prudence. C'est qu'Emparis est finalement un plat-haut perché !